Cimetières de Lorraine et de Champagne
Le 2 novembre, c'est la "Fête des morts". Dominique Iogna-Prat dans son article en rappelle l'origine : "C’est au XIe siècle, à l’abbaye de Cluny, que fut instituée la fête des morts, que nous célébrons encore, chaque année, le 2 novembre. Il s’agissait d’une cérémonie collective destinée à favoriser le repos des défunts. Car leur disparition ne les avait pas écartés de la communauté des vivants : au Moyen Age, les solidarités d’homme à homme étaient ainsi tissées, solides et durables, entre l’Ici-bas et l’Au-delà."1
Peut-être le jour pour flâner dans ces lieux pour trouver comme décrit dans l'article "Le funéraire sans tabou" et comprendre les taphophiles : "Une ambiance à la fois lourde et apaisée, pesante et apaisante. Là, au milieu des tombes, ils peuvent découvrir des trésors insoupçonnés de l'histoire d'un lieu. Essayer de comprendre les liens qui pouvaient unir les différents défunts inhumés là, imaginer ce qu'étaient leurs vies ..."2
Le Taphophile est : "personne passionnée par les cimetières, qu’il s’agisse de leur histoire, de leur architecture ou encore de leur atmosphère singulière."2bis
Au gré de nos randonnées, promenades et sorties en Lorraine et Champagne :
Incontournable, le cimetière Saint-Hilaire de Marville où se trouve de nombreuses tombes anciennes datées entre le XVème et XVIIIème siècle. Le site est classé aux Monuments Historiques.
Les tombes (dalles) du XVIème siècle où derrière s'élèvent des stèles du XVème siècle représentant les apôtres sauf Judas dont l'emplacement est vide. L'ensemble est surmonté de la sculpture du Jugement dernier.3
L'ossuaire, un endroit particulier où vers 1890 le gardien du cimetière range 40 000 ossements en partie liés aux vagues d'épidémies.
Dans l'une des allées, le Christ aux liens attribués à l'école Ligier Richier.
Dans le cimetière de Marville se trouve des dizaines de sépultures de canadiens, dont de jeunes enfants parfois mort-nés. L'origine du décès de ces jeunes enfants n'est pas très clairs. A proximité, se situait une base de l'OTAN où la mortalité infantile était impressionnante.
Situé derrière l'église, le cimetière de Rambluzin se hisse sur un raide côteau où les tombes s'accrochent à la pente.
Le "carré" intime et touchant où repose les sœurs du couvent de la Congrégation des Sœurs Bénédictines de Saint-Loup-sur-Aujon. Le site domine la belle et confidentielle vallée de l'Aujon.
Au cœur de Metz, des sarcophages extirpés des remparts et déposés dans le Jardin des Amours.4
En Champagne dans le camp militaire de Suippes, lors de la visite des villages détruits, les cimetières parfois bouleversés marquent l'intensité des combats durant la "Grande guerre". Pour des raisons de sécurité, les visites avaient été suspendues. En 2022, à l'occasion de l’opération "Avec Nos Blessés", une visite a de nouveau eu lieu.
En Argonne champenoise, le cimetière du Château à Sainte-Ménehould
Depuis 2016 est organisé le "Printemps des cimetières" où les thèmes abordés sont l’écologie, les savoir-faire, l’architecture funéraire, la symbolique...
Documentation :
1 Dominique Iogna-Prat, Le jour des morts : une invention du Moyen Age, mensuel 215, novembre 1997
2 et 2bis La taphophilie, la passion des cimetières, Le funéraire sans tabou, avril 2023
3 Philippe Landru, MARVILLE (55) : cimetière Saint-Hilaire, jeudi 11 juin 2009
4 Raconte-moi, L’enceinte médiévale
Date de dernière mise à jour : 03/11/2023
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